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Porte des Hermès du Château de Fontainebleau

Anonyme français

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Huile sur toile
65 x 48,5 cm
Circa 1860

Cette élégante et libre vue de la Porte d’Hermès de Fontainebleau séduit par son originalité et par la qualité de son exécution. Bien que nous ne soyons pas parvenus à identifier son auteur, il s’agit d’une main habile qui a su restituer avec fidélité, énergie et aisance. Le ciel et les pavés exécutés rapidement avec des empâtements qui laissent apparaître de larges coups de pinceaux contrastent de manière saisissante et heureuse avec la minutie apportée à la représentation des éléments architecturaux, soulignant ainsi l'importance de la perspective .

 

Très en vogue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Fontainebleau est davantage fréquenté pour sa forêt que pour son château. La création d’une ligne de chemins de fer directe de Paris au domaine facilite son accès à un grand nombre d’artistes qui s’intéressent de plus en plus à la représentation de la nature. L’invention révolutionnaire des tubes de peintures permettent de réaliser des œuvres en plein air, sur le motif et de saisir les couleurs sur le vif. Notre œuvre semble peinte dans cet esprit.

 

Le talent de notre peintre est remarquable par le choix de ce point de vue étonnant et l’intelligence de sa composition. Alors que la célèbre Porte Dauphine, l’élément architectural le plus majestueux de ce quartier du domaine, représenté de nombreuses fois dans l’art, se trouve à quelques mètres, notre artiste préfère se concentrer sur les figures d’Hermès nous tournant le dos. Choisissant de représenter, sans animation, cette partie du domaine, c’est bien l’atmosphère du lieu qu’il cherche à immortaliser. Le peintre attire notre attention sur ce que nous ne voyons pas, en restituant sa perception, il tente de sublimer l’anodin.

La dimension particulière de cette œuvre est renforcée par ses zones « non finito » notamment entre les deux piliers des statues d’Hermès, ce point précis où l’œil est naturellement attiré. L’artiste a laissé vierge la partie cruciale de sa composition où se dessine alors un mystérieux halo de lumière, là où devrait apparaître le portail.

Avant lui, en 1832, Thomas Shotter Boys (1803-1874) avait réalisé une aquarelle représentant cette même vue (Ill. 1). Cependant, son point de vue est différent : le lieu est animé et légèrement modifié. Il représente notamment le pavillon en arrière-plan avec trois fenêtres de même taille au premier étage au lieu d’une fenêtre plus grande que les deux autres au centre. L’originalité du point de vue demeure remarquable et l’on peut se demander si notre artiste avait connaissance de cette aquarelle.

 

Par ailleurs, le détail de la pomme de pin ornant le sommet du vase qui surplombe le premier pilier présent sur l’aquarelle de Shotter Boys et sur une photographie prise par Charles Marville vers 1857 (ill.2) est absente de notre tableau. L’on sait que cette pomme de pin disparaît quelques années plus tard, grâce à une photographie prise vers 1861 par Baldus (ill.3), ce qui nous permet d’en déduire que notre tableau est postérieur à cette date.

 

 

Ill. 1 / Thomas Shotter Boys (anglais, 1803-1874), Grille des Hermès, Porte Dauphine, Palais de Fontainebleau, aquarelle avec touches de gomme arabique sur papier blanc, 1832, 35 x 26 cm, signée et datée à l’encre, LL : T. Boys, 1832, Indianapolis Museum of Art at Newfields

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Ill. 2 / Charles-François BOSSU, dit Marville (1813-1879), Château de Fontainebleau, Cour Ovale vue depuis la cour des Offices, vers 1857, épreuve sur papier albuminé, 21,9 x 36,8 cm

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Ill. 3 / Édouard Baldus Fontainebleau (Seine-et-Marne) - Château, porte Dauphine, 1861, photographie, H. 26,6 ; L. 35,3 cm

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Cette élégante et libre vue de la Porte d’Hermès de Fontainebleau séduit par son originalité et par la qualité de son exécution. Bien que nous ne soyons pas parvenus à identifier son auteur, il s’agit d’une main habile qui a su restituer avec fidélité, énergie et aisance. Le ciel et les pavés exécutés rapidement avec des empâtements qui laissent apparaître de larges coups de pinceaux contrastent de manière saisissante et heureuse avec la minutie apportée à la représentation des éléments architecturaux, soulignant ainsi l'importance de la perspective .

 

Très en vogue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Fontainebleau est davantage fréquenté pour sa forêt que pour son château. La création d’une ligne de chemins de fer directe de Paris au domaine facilite son accès à un grand nombre d’artistes qui s’intéressent de plus en plus à la représentation de la nature. L’invention révolutionnaire des tubes de peintures permettent de réaliser des œuvres en plein air, sur le motif et de saisir les couleurs sur le vif. Notre œuvre semble peinte dans cet esprit.

 

Le talent de notre peintre est remarquable par le choix de ce point de vue étonnant et l’intelligence de sa composition. Alors que la célèbre Porte Dauphine, l’élément architectural le plus majestueux de ce quartier du domaine, représenté de nombreuses fois dans l’art, se trouve à quelques mètres, notre artiste préfère se concentrer sur les figures d’Hermès nous tournant le dos. Choisissant de représenter, sans animation, cette partie du domaine, c’est bien l’atmosphère du lieu qu’il cherche à immortaliser. Le peintre attire notre attention sur ce que nous ne voyons pas, en restituant sa perception, il tente de sublimer l’anodin.

La dimension particulière de cette œuvre est renforcée par ses zones « non finito » notamment entre les deux piliers des statues d’Hermès, ce point précis où l’œil est naturellement attiré. L’artiste a laissé vierge la partie cruciale de sa composition où se dessine alors un mystérieux halo de lumière, là où devrait apparaître le portail.

Avant lui, en 1832, Thomas Shotter Boys (1803-1874) avait réalisé une aquarelle représentant cette même vue (Ill. 1). Cependant, son point de vue est différent : le lieu est animé et légèrement modifié. Il représente notamment le pavillon en arrière-plan avec trois fenêtres de même taille au premier étage au lieu d’une fenêtre plus grande que les deux autres au centre. L’originalité du point de vue demeure remarquable et l’on peut se demander si notre artiste avait connaissance de cette aquarelle.

 

Par ailleurs, le détail de la pomme de pin ornant le sommet du vase qui surplombe le premier pilier présent sur l’aquarelle de Shotter Boys et sur une photographie prise par Charles Marville vers 1857 (ill.2) est absente de notre tableau. L’on sait que cette pomme de pin disparaît quelques années plus tard, grâce à une photographie prise vers 1861 par Baldus (ill.3), ce qui nous permet d’en déduire que notre tableau est postérieur à cette date.

 

 

Ill. 1 / Thomas Shotter Boys (anglais, 1803-1874), Grille des Hermès, Porte Dauphine, Palais de Fontainebleau, aquarelle avec touches de gomme arabique sur papier blanc, 1832, 35 x 26 cm, signée et datée à l’encre, LL : T. Boys, 1832, Indianapolis Museum of Art at Newfields

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Ill. 2 / Charles-François BOSSU, dit Marville (1813-1879), Château de Fontainebleau, Cour Ovale vue depuis la cour des Offices, vers 1857, épreuve sur papier albuminé, 21,9 x 36,8 cm

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Ill. 3 / Édouard Baldus Fontainebleau (Seine-et-Marne) - Château, porte Dauphine, 1861, photographie, H. 26,6 ; L. 35,3 cm

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