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Maxime Real del Sarte (1888-1954)

"Jeanne au Bûcher"

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Vendu
Signée "REAL DEL SARTE" en bas à gauche
Chêne sculpté
Hauteur : 70,5 cm
Vers 1930

"J’ai fait cette œuvre du plus pur symbole à la gloire de la Patrie et du Sacrifice"

Jeanne d’Arc est représentée les yeux fermés, en prière, les pieds sur le bûcher, les flammes léchant ses vêtements. L’ensemble est épuré, les plis du vêtement ainsi que le feu du bûcher, simplement stylisés.

"Je fais surgir du sol, tel un arbre, ou plutôt, telle une colonne de flamme stylisée, une forme à proportion humaine, laquelle aboutit à une fleur qui n’est autre que le visage de Jeanne d’Arc souriant douloureusement et auréolée d’une couronne d’épines. Dans ma pensée, Jeanne implore le ciel pour la France, car les voix qu’elle entend désormais, à cette minute tragique, ce sont celles qui lui viennent de la terre de France […] "
Maxime Real del Sarte

L’original en pierre, datant de 1928 et mesurant plus de 3m de haut, est à Rouen, place du Vieux Marché, à l’endroit même où sainte Jeanne d’Arc fût brûlée vive.
Trois répliques de dimensions similaires ont été taillées dans la même pierre par l’artiste et son atelier. L’une se trouve à Montréal, une autre à Buenos Aires et la dernière se trouvait à Bône avant qu’elle ne disparaisse, peu de temps après l’indépendance de l’Algérie.

Face à l’engouement suscité par cette sculpture, un certain nombre de «Jeanne au Bûcher» sont sorties de l’atelier durant le 2ème quart du XXe siècle, mais en majeure partie en terre cuite.

Voici comment Agnès Callu commence son étude qui s’intitule « "La Jeanne au Bûcher de Maxime Real del Sarte " : Sculpture et Politique » paraissant dans les « Etudes d’histoire de l’Art offertes à Jacques Thirion des premiers temps chrétiens au XXe siècle » :
"« Je fus toujours son serviteur ». Ainsi s’exprime le sculpteur Maxime Réal del Sarte la veille de sa mort en 1954. Rappelant par cette incise la dévotion johannique de toute une vie, il confirme les dires d’un chroniqueur du Journal des Arts qui assure en 1942 qu’il fut l’artiste français qui sculpta le plus de Jeanne d’Arc et lui répond d’ailleurs : « Toutes mes bonnes années d’artiste sont marquées par une maquette nouvelle, par un monument ou un projet établi par moi à la gloire de Jeanne d’Arc et qui jalonnent ainsi ma vie » . Toutefois, une œuvre occupe une place spéciale dans le cœur du statuaire, sa Jeanne sur le bûcher intitulée "La Prière pour la France", offerte en 1928 à la ville de Rouen et pour laquelle il n’hésitait pas alors à déclarer : « Maintenant, je peux mourir»."

Plus loin dans cette étude, Agnès Callu retranscrit la réponse du sculpteur à un journaliste dans laquelle il trahit l’amour qu’il a pour cette sainte et son pays et dévoile son âme de combattant patriote :
"Une idée m’est venue : offrir à la ville de Rouen un monument commémoratif pour être érigé sur le sol où fut brûlée Jeanne d’Arc. Cet endroit est situé devant le marché couvert de Rouen. Une simple dalle le délimite. Abomination sans nom ! Ce lieu, le plus sacré du pays de France, n’est protégé par aucune grille. Un boucher y vient chaque matin laver ses tripes et se gausse des visiteurs qui s’arrêtent. Comment la patrie de Corneille peut-elle oublier, depuis si longtemps, le plus élémentaire et le plus patriotique de ses devoirs ? Je n’ai pas compris. […] "

A ces mots, ne nous étonnons plus de voir s’ériger des mains de Maxime Real del Sarte, sans doute la plus belle représentation de sainte Jeanne d’Arc jamais réalisée.



Biographie :


Né le 2 mai 1888, Maxime Real del Sarte était issu d’une famille d’artistes : neveu du compositeur Georges Bizet, il fut le disciple préféré de l’éminent sculpteur Paul Landowski.

Pendant la guerre de 14, il perdit un frère à Verdun et y laissa lui-même un bras. L’amputation – particulièrement tragique pour un sculpteur – de son avant-bras gauche à la suite d’une blessure aux Éparges, sur le front de Verdun le 29 janvier 1916, ne l’empêcha pourtant pas de retourner à ses sculptures et l’œuvre qu’il avait conçue en mars 1914, “Le Premier Toit”, reçut le Grand Prix national des Beaux-Arts en 1921. Dans la biographie qu’elle lui a consacré chez Plon, Anne André Glandy a décrit cette sculpture : « Un homme et une femme agenouillés l’un en face de l’autre : dans un geste de protection, l’homme relève la femme et la maintient tandis qu’avec tendresse elle cherche à s’appuyer sur lui. C’est le principe de la clef de voûte, la base de toute architecture ».

Dès lors, la notoriété de l’artiste installé dans son moulin de Billitorte à Chantaco alla grandissant, tant parmi ses amis que dans le monde officiel dont il reçut de nombreuses commandes. « De la main qui lui restait, note René Brécy, il a modelé cent ouvrages très variés, davantage peut-être conçus dans une méditation à la fois enflammée et subtile. Ne pouvant manier le ciseau, il a dirigé avec une étonnante maîtrise celui des praticiens, choisis entre tous, auxquels il lui fallait confier l’exécution de ses maquettes ».

La popularité de l’artiste va grandissante et celui-ci reçoit de nombreuses commandes, dont certaines de l’Etat, notamment plusieurs monuments commémoratifs. L’artiste privilégie dans ses œuvres les lignes épurées, l’austérité du ciment, les compositions en hauteur pour symboliser l’élévation de l’âme. Sa carrière s’étend jusqu’aux années 1950. Il se révèle probablement le sculpteur de sa génération ayant dressé le plus de monuments à travers la France. Bien que de facture traditionnelle, sa production artistique s’inscrit dans le mouvement en France du renouveau de l’art sacré après la Première Guerre mondiale.

Ce royaliste de cœur et de raison souffrit de véritables persécutions politiques orchestrées par la IIIe République. Pendant la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Jean-de-Luz, il parvint à empêcher des excès de l’occupant et favorisa le passage de fugitifs vers la zone libre ou l’Espagne. Apprenant que des otages devaient être fusillés à Bordeaux, il prit le train pour Vichy, intervint auprès du maréchal Pétain et parvint ainsi à empêcher ce drame. En mauvaise santé, il se retira définitivement dans sa maison à Saint-Jean-de-Luz où il s’éteignit le 15 février 1954.

Demande d'informations à propos de Maxime Real del Sarte (1888-1954) "Jeanne au Bûcher"

 

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Jeanne d’Arc est représentée les yeux fermés, en prière, les pieds sur le bûcher, les flammes léchant ses vêtements. L’ensemble est épuré, les plis du vêtement ainsi que le feu du bûcher, simplement stylisés.

"Je fais surgir du sol, tel un arbre, ou plutôt, telle une colonne de flamme stylisée, une forme à proportion humaine, laquelle aboutit à une fleur qui n’est autre que le visage de Jeanne d’Arc souriant douloureusement et auréolée d’une couronne d’épines. Dans ma pensée, Jeanne implore le ciel pour la France, car les voix qu’elle entend désormais, à cette minute tragique, ce sont celles qui lui viennent de la terre de France […] "
Maxime Real del Sarte

L’original en pierre, datant de 1928 et mesurant plus de 3m de haut, est à Rouen, place du Vieux Marché, à l’endroit même où sainte Jeanne d’Arc fût brûlée vive.
Trois répliques de dimensions similaires ont été taillées dans la même pierre par l’artiste et son atelier. L’une se trouve à Montréal, une autre à Buenos Aires et la dernière se trouvait à Bône avant qu’elle ne disparaisse, peu de temps après l’indépendance de l’Algérie.

Face à l’engouement suscité par cette sculpture, un certain nombre de «Jeanne au Bûcher» sont sorties de l’atelier durant le 2ème quart du XXe siècle, mais en majeure partie en terre cuite.

Voici comment Agnès Callu commence son étude qui s’intitule « "La Jeanne au Bûcher de Maxime Real del Sarte " : Sculpture et Politique » paraissant dans les « Etudes d’histoire de l’Art offertes à Jacques Thirion des premiers temps chrétiens au XXe siècle » :
"« Je fus toujours son serviteur ». Ainsi s’exprime le sculpteur Maxime Réal del Sarte la veille de sa mort en 1954. Rappelant par cette incise la dévotion johannique de toute une vie, il confirme les dires d’un chroniqueur du Journal des Arts qui assure en 1942 qu’il fut l’artiste français qui sculpta le plus de Jeanne d’Arc et lui répond d’ailleurs : « Toutes mes bonnes années d’artiste sont marquées par une maquette nouvelle, par un monument ou un projet établi par moi à la gloire de Jeanne d’Arc et qui jalonnent ainsi ma vie » . Toutefois, une œuvre occupe une place spéciale dans le cœur du statuaire, sa Jeanne sur le bûcher intitulée "La Prière pour la France", offerte en 1928 à la ville de Rouen et pour laquelle il n’hésitait pas alors à déclarer : « Maintenant, je peux mourir»."

Plus loin dans cette étude, Agnès Callu retranscrit la réponse du sculpteur à un journaliste dans laquelle il trahit l’amour qu’il a pour cette sainte et son pays et dévoile son âme de combattant patriote :
"Une idée m’est venue : offrir à la ville de Rouen un monument commémoratif pour être érigé sur le sol où fut brûlée Jeanne d’Arc. Cet endroit est situé devant le marché couvert de Rouen. Une simple dalle le délimite. Abomination sans nom ! Ce lieu, le plus sacré du pays de France, n’est protégé par aucune grille. Un boucher y vient chaque matin laver ses tripes et se gausse des visiteurs qui s’arrêtent. Comment la patrie de Corneille peut-elle oublier, depuis si longtemps, le plus élémentaire et le plus patriotique de ses devoirs ? Je n’ai pas compris. […] "

A ces mots, ne nous étonnons plus de voir s’ériger des mains de Maxime Real del Sarte, sans doute la plus belle représentation de sainte Jeanne d’Arc jamais réalisée.



Biographie :


Né le 2 mai 1888, Maxime Real del Sarte était issu d’une famille d’artistes : neveu du compositeur Georges Bizet, il fut le disciple préféré de l’éminent sculpteur Paul Landowski.

Pendant la guerre de 14, il perdit un frère à Verdun et y laissa lui-même un bras. L’amputation – particulièrement tragique pour un sculpteur – de son avant-bras gauche à la suite d’une blessure aux Éparges, sur le front de Verdun le 29 janvier 1916, ne l’empêcha pourtant pas de retourner à ses sculptures et l’œuvre qu’il avait conçue en mars 1914, “Le Premier Toit”, reçut le Grand Prix national des Beaux-Arts en 1921. Dans la biographie qu’elle lui a consacré chez Plon, Anne André Glandy a décrit cette sculpture : « Un homme et une femme agenouillés l’un en face de l’autre : dans un geste de protection, l’homme relève la femme et la maintient tandis qu’avec tendresse elle cherche à s’appuyer sur lui. C’est le principe de la clef de voûte, la base de toute architecture ».

Dès lors, la notoriété de l’artiste installé dans son moulin de Billitorte à Chantaco alla grandissant, tant parmi ses amis que dans le monde officiel dont il reçut de nombreuses commandes. « De la main qui lui restait, note René Brécy, il a modelé cent ouvrages très variés, davantage peut-être conçus dans une méditation à la fois enflammée et subtile. Ne pouvant manier le ciseau, il a dirigé avec une étonnante maîtrise celui des praticiens, choisis entre tous, auxquels il lui fallait confier l’exécution de ses maquettes ».

La popularité de l’artiste va grandissante et celui-ci reçoit de nombreuses commandes, dont certaines de l’Etat, notamment plusieurs monuments commémoratifs. L’artiste privilégie dans ses œuvres les lignes épurées, l’austérité du ciment, les compositions en hauteur pour symboliser l’élévation de l’âme. Sa carrière s’étend jusqu’aux années 1950. Il se révèle probablement le sculpteur de sa génération ayant dressé le plus de monuments à travers la France. Bien que de facture traditionnelle, sa production artistique s’inscrit dans le mouvement en France du renouveau de l’art sacré après la Première Guerre mondiale.

Ce royaliste de cœur et de raison souffrit de véritables persécutions politiques orchestrées par la IIIe République. Pendant la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Jean-de-Luz, il parvint à empêcher des excès de l’occupant et favorisa le passage de fugitifs vers la zone libre ou l’Espagne. Apprenant que des otages devaient être fusillés à Bordeaux, il prit le train pour Vichy, intervint auprès du maréchal Pétain et parvint ainsi à empêcher ce drame. En mauvaise santé, il se retira définitivement dans sa maison à Saint-Jean-de-Luz où il s’éteignit le 15 février 1954.

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